jeudi 29 octobre 2009

Le fleuve Casamance

La Casamance est un fleuve long de 30km. Il est très large et se jette dans l’océan Atlantique. Son embouchure forme un large estuaire dans lequel s’engouffre la mer, ce qui augmente la salinité de l’eau et pose problème pour certaines cultures. C’est une région très verdoyante. De grands arbres poussent sur les rives et les cultures y abondent. Sur la route de Simbandi à Goudomp, je longe le rivage et rencontre des oiseaux, en particulier des échassiers. Je n’ai pas réussi à en prendre en photo, il va falloir attendre un peu. Par contre voici quelques paysages.

La ville principale de Casamance est Ziguinchor.

Deux fois par semaine, un bateau fait le trajet Dakar Ziguinchor, de nuit (une douzaine d’heures de voyage).

En 2002, ce bateau qui ne devait contenir que 500 passagers en comptaient plus de 2000 a fait naufrage, ce qui a entraîné plus de 2 000 morts. Les Casamançais ont payé un lourd tribut et restent marqués par cette tragédie, qui aurait pu être évitée si toutes les règles de sécurité avaient été respectées. Ci-contre un monument du souvenir au bord du fleuve.

jeudi 22 octobre 2009

Quelques petites anecdotes ou découvertes du Sénégal :

Beaucoup de Sénégalais et en particulier certaines ethnies croient encore aux esprits bons ou mauvais. Un exemple : Il est encore fréquent que dans les familles où plusieurs bébés sont morts nés ou dans les jours suivants la naissance, lors d’une nouvelle naissance, le bébé est volé et confié à une nouvelle famille pour tromper les esprits. Les parents ne sauront pas chez qui il se trouve. Le bébé prendra le nom de la nouvelle famille. Ce n’est que plus tard, peut-être que l’enfant connaîtra ses parents géniteurs.

Parfois les esprits ont bon dos :

Dans un village proche de Simbandi, le mois dernier, 9 personnes d’une même famille sont décédés en 2 ou 3 semaines. On a parlé d’un mal mystérieux, le médecin n’a pas constaté d’anomalies, les mauvais esprits ont frappé. Mais sous le manteau, on dit qu’une famille ennemie serait à l’origine de ces morts pour se venger. Il va falloir faire attention !

Les extraits de naissance :

Pour inscrire les enfants à l’école, il faut fournir un extrait de naissance officiel. Sur l’un d’eux était noté Saky et sur les listes on lisait Jaky. Comme je demandais aux collègues quel était le vrai nom, ils m’ont dit c’est Saky puisque c’est mis sur l’extrait, mais l’enfant devrait se nommer Jaky mais comme au Sénégal on a du mal à prononcer le « J », le secrétaire a compris Saky, donc c’est son nom …..

Théoriquement, les élèves de plus de 15 ans ne peuvent pas être inscrits au collège. Je m’étonnais donc d’avoir quelques enfants à l’école qui ont cet âge ou qu’ils l’auront en fin de CM2 et je m’inquiétais de savoir ce qu’ils deviendraient. On m’a fait remarquer que ce n’était pas un problème, on pouvait très bien changer la date de naissance de quelqu’un ….. il suffisait de se rendre à la mairie avec deux témoins qui certifieront que l’enfant est bien né tel jour …..

Chasse à la souris :

Dimanche soir, après le repas, Sophie se met à rechercher un papier qui a disparu. Elle regarde en dessous le buffet et se rend compte qu’il y a beaucoup de bazar. Au premier coup, elle ramène quelques morceaux de papiers et un bébé souris. Conclusion un nid se trouve derrière. On avance le buffet et la mère souris tout affolée va dans tous les sens et finit par nous échapper. D’ailleurs, elle court toujours. Nous avons quand même tué 4 bébés et récupéré bon nombre de feuilles ou de bouts de papier. Elle avait quand même emmené plusieurs cartes à jouer d’un tiroir de l’armoire pour faire son nid. Il y avait de l’effervescence chez les nonnes ! Prochaine étape : nettoyage de cette fameuse armoire….

On trouve quelques animaux qui trainent par ci par là. Un soir j’ai été accueilli dans la cuisine qui jouxte ma chambre par un caméléon qui n’a même pas changé de couleur en me voyant.

Une étrange araignée avait investi mon lavabo un matin. Un corps zébré, triangulaire et des énormes pattes fines qui ressemblaient à celles des moustiques chez nous, nous n’en avons pas de si belles en France ! Cette nuit, dans les toilettes, j’ai dû déranger une chauve-souris qui m’a surpris et s’est envolée en me rasant la tête : petite frayeur, quand on est encore moitié endormi.

Pour terminer sur les animaux, dans la région il y a énormément de termites qui font beaucoup de dégâts. Elles construisent d’énormes termitières, plus hautes qu’un homme, et déplace avec leur mandibules des monceaux de terre. Il y en a dans tous les bâtiments et bien sûr elles s’attaquent au bois et aux papiers. J’ai jeté une vingtaine de livres qu’elles avaient commencé à ronger. Le maître de CM a ramassé un seau entier de terre qu’elles avaient ramenée dans sa classe en 3 mois. Il y a intérêt à tout ramasser.

Education : un séminaire sur le curriculum

Le gouvernement, grâce à des fonds canadiens, a lancé une réforme pédagogique très importante qu’il appelle le « curriculum ». Cette réforme a plusieurs objectifs

* mettre les enfants au centre des apprentissages en abandonnant la méthode magistrale qui consiste à ce que se soit le maître qui inculque ses connaissances à l’élève qui n’a qu’à répéter et comprendre.

* recentrer les apprentissages sur le milieu de vie de l’enfant pour le motiver davantage et pour qu’il puisse réinvestir ses connaissances et change de comportement au niveau de l’hygiène en particulier.

* revoir toute l’évaluation, qui sanctionne trop facilement tout bon ou tout faux.

Pour présenter cette nouvelle démarche, l’état a convoqué tous les maîtres du CI, du CE1 et les directeurs pendant 7 jours consécutifs pour que les inspecteurs puissent en expliquer les principaux rouages. Au Sénégal, il y a peu d’écoles privées, mais elles sont bien vues et invitées à ce genre de formation. J’y suis donc allé avec les enseignants des 2 écoles. C’est une expérience enrichissante, qui d’entrée m’a fait découvrir quelques réalités de l’éducation sénégalaise. Beaucoup de classes sont en huttes, n’ont pas l’électricité, d’ailleurs bon nombre de villages ne sont pas électrifiés. Les effectifs atteignent souvent 50 élèves par classe et le matériel est précaire et restreint. Je me suis donc retrouvé à travailler avec 180 enseignants avec lesquels j’ai pu échanger. Les conditions ont été difficiles. Nous étions 60 dans une classe, partagés en 4 groupes pour les travaux d’équipes, assis 3 par banc, de 9h à 17 ou 18h, avec des pauses aléatoires pouvant durer de 15mn à 2h. Les inspecteurs ont réussi à motiver les enseignants et à les faire travailler sur des concepts nouveaux pour eux. Malgré les conditions, les enseignants dans leur ensemble ont adhéré au projet. J’espère que cette réforme pourra se mettre en place, car je pense que les élèves ont tout à y gagner car ils sont d’avantage pris en considération. Sera-ce suffisant pour réduire l’échec scolaire et la démobilisation de certains élèves ? L'avenir le dira, mais saluons le courage des responsables et des enseignants qui travaillent dans des conditions très difficiles. (L’inspection académique de Goudomp n’a pas de photocopieuse, Dans un groupe de 13, nous avions 1 ou 2 livres pour le découvrir et y trouver les différents éléments) Une consolation pour les enseignants, ils ont le déjeuner offert. Ce fut pour moi l’occasion de manger à l’Africaine.

La rentrée est faite


Les piquets et poutres sont posés. Il ne reste
plus que les crintings à poser autour et dessus.

Depuis hier, lundi 12 octobre, la rentrée de nombreux élèves a eu lieu à Goudomp. Les deux nouvelles huttes ont été finies à temps. Il ne reste plus que les portes à poser et les tableaux à faire. Ici, si vous allez chez le menuisier pour qu’il fasse le tableau, vous lui emmener le contreplaqué coupé aux dimensions, les planches pour faire l’encadrement et les clous. Comme il n’est pas outillé, il demande de l’argent pour emmener ces planches à débiter ou à raboter chez un autre. Pour le peintre c’est pareil, il faut fournir la peinture. Evidemment comme rien n’a été prévu, il n’y a plus ni contreplaqué ni peinture. Il va falloir attendre la fin de la semaine.

En ce qui concerne la rentrée, environ 250 sur 330 sont inscrits, mais tous ne sont pas présents, la rentrée risque de s’échelonner. Celle-ci devait se faire le 5 octobre, personne n’a commencé, on est dans les premiers. Ce sont les élèves qui ont réaménagé leurs classes, les maîtres continuant les inscriptions ou discutant. On ne sait pas combien de tables il y a dans chaque classe, mais comme on ne sait pas non plus le nombre d’élèves, il sera toujours temps d’ajuster au fur et à mesure. Un certain nombre de tables sont à réparer, on va les emmener au forgeron ? Quand ? Inch’Allah, comme on dit ici ! Si c’est nécessaire les élèves se mettront 3 par table. La journée commence à 8h, les enfants se sont autogérés jusqu’à 11h, sauf le maître de CM2 qui a fait classe. A 11h, au lieu de 13h, les maîtres ont décidé de renvoyer les élèves chez eux. Les grands remmènent les petits, ça ne pose aucun problème. Voilà une rentrée !!! C’était la 38ème de ma carrière, je n’avais jamais vu cela.

Je n’étais pas à Simbandi, mais je pense que ça devait être pareil, mais avec beaucoup moins d’élèves, puisque seulement 12 élèves étaient inscrits samedi. Imaginez la difficulté des enfants à reprendre après 3mois et demi de vacances pendant lesquelles ils n’ont pas lu, pas écrit, pas compté et surtout pas parlé français. L’échec scolaire est important, mais cette trop longue coupure doit avoir une part de responsabilité.

Les jeunes sont venus désherber la cour

Sinon, les enfants sont charmants. Ils étaient contents de reprendre ce matin et sont très calmes. Seuls dans les classes, ils bavardaient tranquillement, des CI (pré CP = cours d’initiation) aux CM.









Transport des tables pour équiper les classes
-- Elèves qui se sont spontanément installés





Elève de CI, handicapée, ses camarades s’en occupent
et la promènent sur la cour, pourtant bosselée.

lundi 5 octobre 2009

L’école de Goudomp

Elle a été créée en 1999 et elle est rattachée, comme celle de Simbandi à la mission de Simbandi. A ce jour, elle compte 6 classes élémentaires pour 303 élèves ! faites la moyenne. Le CI comprenait 75 enfants. Il y a aussi une classe de préscolaire. Les classes se font dans des huttes, comme vous pouvez le constater sur les photos. On dispose tout autour des espèces de claies tressées, qu’on appelle «crintings », soutenus par des piquets enfoncés en terre et on dispose un toit de branchage au-dessus. Il ne reste plus qu’à poser une porte en tôle pour fermer. C’est vite monté ! L’inconvénient, c’est sombre, ça prend la poussière et bien sûr ce n’est pas insonorisé. Quand on sait que la plupart de l’enseignement au Sénégal se fait en faisant répéter les élèves à voix haute pour que ça rentre, on imagine le joyeux brouhaha que cela doit produire. De nombreuses écoles sont encore ainsi, même les écoles publiques.

Le projet pour cette année est de construire un bâtiment en dur. Toutes les conditions semblent réunies pour y parvenir. Un seul détail reste à régler : le terrain pour la construction. En effet, c’est la mairie qui doit l’attribuer et les choses traînent à ce niveau. Mais tout avance petit à petit ….

Afin de décongestionner les classes, la directrice de l’an dernier et les parents ont décidé de construire dans le même style 2 nouvelles classes, ce qui permettrait de dédoubler les CI et les CP, de manière à ce que chaque classe ne dépasse pas …. 45 élèves. J’ai beaucoup d’admiration pour ces enseignants qui ne se plaignent pas de leurs conditions de travail et qui semblent prendre leur métier à cœur.

La rentrée des élèves devrait avoir lieu le lundi 12 octobre, s’il ne pleut plus car les classes ne sont pas étanches et on ne peut remettre les tables.

Les élèves ont cours du lundi matin au vendredi midi de 8h à 13h, entrecoupée d’une récréation de 30 minutes. En plus, ils reviennent le mardi et le jeudi après midi de 15h30 à 17h30, ce qui leur fait 29 heures de cours par semaine, au lieu de 24 en France. En plus, ils ne bénéficient pas d’autant de vacances, si bien que globalement, sur une année scolaire, on doit parvenir à la même quotité horaire.

Lors des prochaines nouvelles, j’espère vous parler des élèves et vous envoyer quelques photos.

Aux élèves de France, bon courage et bonne fin de première période.






Classes de CM2 – CM1 – CE2

Intérieur vide d’une classe

On y replacera à la rentrée des classes le tableau et les tables.

Simbandi : l’école

L’école catholique de Simbandi fonctionne depuis 1962. Aujourd’hui, elle se compose de 6 classes. Il faut savoir que l’enseignement élémentaire au Sénégal comprend 6 niveaux et non 5 comme en France. En effet, Il y a une classe avant le CP nommée CI (Cours d’Initiation), sorte de grande section dont l’objectif est d’apprendre à parler français aux enfants. En effet, bien que le français soit la langue officielle, peu de gens le parle couramment et continuent d’employer leurs dialectes, différents selon les ethnies. Les classes sont construites en dur. Elles sont de taille normale. L’ameublement est sommaire : un tableau et des tables et bancs pour les élèves. L’école comprenait 163 élèves en 2008/2009. Cette année, les inscriptions ne sont pas encore faites (on se réinscrit chaque année). Il faut dire que le jour officiel de la rentrée n’est pas déterminé. Les parents attendent souvent la dernière minute pour inscrire leur enfant. IIs paient un droit d’inscription (7€ environ) et une mensualité (4€ environ), argent qui sert à rétribuer les maîtres (40€ mensuels environ) et aux diverses fournitures.







Bureau et classes de CM2 – CM1 et CE2
Classes de CI – CP et CE1



Les élèves ont des évaluations trimestrielles dont les résultats détermineront le passage en classe supérieure ou le redoublement. Ainsi, dans certaines classes on peut trouver des élèves ayant 3 ou 4 ans de différence. A la fin du CM2, il ya 2 examens : le certificat d’étude et l’examen d’entrée en sixième obligatoire pour accéder au collège.


L'intérieur des classes





Rodéo sénégélo-gambien

Après 12 heures dignes d’un véritable parcours du combattant, nous voici arrivés à Simbandi.

Nous sommes partis à 4 h, samedi matin, en 4/4 Toyota. Nous avons pris un peu d’ «autoroute » pour sortir de Dakar. Même à cette heure, il y a des gens qui attendent le car ou qui font du stop pour aller au travail, car ils vivent parfois loin de leur lieu de travail. Il faut donc faire très attention aux gens qui peuvent traverser ou marcher sur les côtés, sans compter les chevaux qui tirent les charrettes ou les véhicules qui ne sont pas éclairés.

Ca, c’est sur autoroute, alors je vous laisse imaginer sur la route !

Nous pouvons parcourir des km sur des routes en bon état, puis d’un seul coup, il y a une portion remplie de trous, quand je parle de trous, imaginer les ornières des chemins de ferme quand il a plu ! Alors commence un véritable slalom pour éviter les plus gros. Parfois, la route est remplacée par une piste en latérite (terre rougeâtre), là c’est pire !

Je vous invite à regarder la carte du Sénégal. La Casamance est au Sud. La Gambie, pays colonisé par les Anglais, coupe pratiquement le pays en 2 et il faut la traverser pour rejoindre cette région. Les formalités administratives commencent : passeports et autorisation à donner aux douaniers sénégalais, 100m plus loin même chose pour la douane gambienne et là en plus il faut payer. Alors nous entamons la traversée de la Gambie sur un chemin de terre, dans un état pire que le précédent. La Gambie doit son nom au fleuve Gambie qu’il faut traverser par bac. C’est l’attente dans une boue indescriptible, de sorte que nous n’avons pas osé descendre. Par contre cela n’empêche pas les gens de continuer leur commerce, et de se rendre de voiture en voiture pour proposer toutes sortes de choses : nourriture, boisson, cigarettes, habilement, vaisselle, lampes…. On peut trouver presque tout ! Une fois le fleuve traversé, on retrouve la même ambiance de l’autre côté et une piste encore plus endommagée. Or c’est le seul accès à ce pays !

Une fois rentrés, il faut bien sortir de ce pays. On recommence donc les mêmes formalités qu’à l’entrée et on paie de nouveau pour sortir de la Gambie.

Alors c’est l’entrée en Casamance, le poumon vert du Sénégal. Par contre les routes sont encore moins bonnes que la première partie. Nous passons des espèces de gué, dans lesquels je ne me serais jamais aventuré !

Après 12 heures de rodéo, notre périple prend fin et nous arrivons à Simbandi, au milieu de la verdure, du riz en particulier que les femmes replantent et des chants des oiseaux. Nous avons les fessiers en compote et surtout le dos complètement brisé. Mais il serait injuste de se plaindre car nous avions une voiture adaptée et confortable. Alors, imaginez ceux qui ont de simples véhicules, en triste état souvent et toujours surchargés. Il n‘est pas étonnant que nous ayons rencontrés sur le trajet de nombreux véhicules en panne ou crevés. En tout cas, cette traversée est une véritable galère. Et heureusement, nous n’avons attendu nulle part, même pour passer le bac, nous n’avons eu aucune difficulté administrative et il faisait beau. Qu’aurait-ce été sinon ? !


La santé

Simbandi est un gros village de Casamance, situé à une soixantaine de km de Ziguinchor, la ville la plus facile d’accès. Les sœurs de Saint Charles y sont arrivées en 1961.

Elles y ont installé un dispensaire qui sert à tous les gens du village et de 27 villages alentours. On y accueille les malades, on leur remet les remèdes nécessaires après consultation, on vaccine et un petit laboratoire permet de faire certaines analyses (le palu, le gropupe sanguin, le VH sida, la glycémie, etc). N’imaginons pas les salles européennes bien aseptisées. Mais ce petit dispensaire rend bien des services à la population. L’infirmière responsable est une religieuse sénégalaise, Sophie. On ne consulte le médecin que dans les cas graves. Dans 3 villages plus éloignés, on trouve aussi une case de santé, tenue par un agent de santé communautaire (ASC). C’est là que les familles s’adressent tout d’abord en cas de problème, ils y reçoivent les premiers conseils et les premiers médicaments. En plus, l’ASC va relayer les différentes informations concernant la santé comme les campagnes de vaccination, va contribuer à faire la sensibilisation autour des problèmes de santé.

Il y a aussi une maternité qui date de 1973. Elle comprend des salles de consultations, une d’accouchement et 2 chambres d’hospitalisation de 6 lits chacune. Les femmes sont suivies pendant leur grossesse et bénéficient de 3 visites prénatales. Elles viennent y accoucher. Une sage-femme est responsable des soins, sous la direction de l’infirmière du dispensaire. C’est la sage-femme ou les matrones, sous sa responsabilité, qui procèdent aux accouchements.Les femmes y restent 3 jours, s’il n’y a pas de problème. Il n’y a pas de lit pour le nouveau-né. Il le partage avec sa maman. C’est la famille qui apporte la nourriture. En cas de graves difficultés, les patientes sont emmenées par ambulance au centre de santé de Goudomp, à une douzaine de km. Le médecin prend la décision, après consultation, de l’interner ou de la réferer à l’hôpital de Ziguinchor.

Arrivé sur mon lieu de travail

Chers amis.

Voilà bientôt 3 semaines que je vis au Sénégal. Après avoir passé 8 jours à Dakar pour faire des papiers qui ne sont d’ailleurs toujours pas complets !!!, me voici arrivé sur mon lieu de travail. Je suis donc à Simbandi, logé dans une chambre indépendante de la mission qui se compose de 3 sœurs, 2 Françaises et une Sénégalaise. Je prends mes repas en commun avec elles. Nous sommes dans la Casamance, au Sud du Sénégal, le grenier vert du pays. On y trouve la culture du riz, du mil, du sorgho, de patates douces, etc, et des arbres fruitiers : bananiers, manguiers, noix de cajou, etc. Nous sommes en saison d’hivernage, c'est-à-dire saison des pluies, qui ont été abondantes cette année. Il fait donc très lourd et très chaud, c’est un peu fatiguant. On est trempé même à rien faire.

Autre gros inconvénient, on ne peut avoir Internet que par le téléphone et c’est pour l’instant impossible de se connecter à la mission et il n’y a pas d’autres lieux. Il faut attendre d’aller à Ziguinchor dans un cyber-centre, mais c’est à60 km de Simbandi et vu l’état de la route, on met au moins une heure pour un trajet. On n’y va donc pas tous les jours. C’est pour cela que la communication est difficile et ne sera pas régulière. J’essaierai de vous donner des nouvelles le plus possible, au moins une fois par semaine. N’hésitez à consulter le blog de temps en temps.

Les Sénégalais sont accueillants. Le problème c’est qu’ils nous reconnaissent bien, on est 3 blancs dans le village, mais nous avec toutes ces nouvelles têtes c’est un peu plus compliqué. On va s’y faire.

Comme vous le savez je dois diriger l’équipe de Simbandi et celle de Goudomp. Ce sont 2 villages distants de 12 km, il faut environ 25 minutes pour s’y rendre. La rentrée devrait s’effectuer le lundi 12 octobre, il reste encore beaucoup de préparatifs à faire et rien n’est simple. Une seule chose marche bien, c’est le téléphone portable. Il faut vraiment faire abstraction de nos habitudes et de nos mentalités pour se plier aux réalités du terrain. Je découvre qu’on n’a plus le même rapport au temps. Voilà donc quelques nouvelles. J’espère que vous êtes tous en pleine forme et j’attends de vos nouvelles malgré tout.