lundi 19 avril 2010

Les arbres fruitiers

Casamance, royaume des arbres fruitiers


Le manguier

La Casamance regorge d’arbres fruitiers, en particulier d’orangers, mandariniers, citronniers, papayers, goyaviers, bananiers,manguiers et anacardiers et sans doute d’autres que j’ignore encore. Tandis que l’on mange des bananes toute l’année, la saison des oranges se terminent. Ce sont les mangues qui prennent le relais.






Tout au long de la Casamance, de magnifiques manguiers se dressent, couverts de fruits plus ou moins gros, certains pouvant dépasser 500g. Avant qu’ils ne soient mûrs, on peut en faire une délicieuse compote. Les enfants adorent les manger encore verts. Apparemment cela ne les dérange pas. Une fois, mûrs, ils sont transportés par camions entiers pour être exportés pour la plupart. Le manguier en Casamance sert d’arbre à palabres sous lequel les hommes aiment à se retrouver. Son ombre est particulièrement appréciée.

L’anacardier

En France, tout le monde connaît les noix de cajou, ces succulents fruits secs que nous avons
l’habitude de prendre à apéritif. Beaucoup sont exporté
s du Sénégal. A partir d’avril c’est la pleine saison de la noix de cajou. Le véritable nom de l’arbre est anacardier, qui a été exporté du Brésil. C’est un fruit curieux, qui se situe au bout d’un gros pédoncule qu’on appelle ici pomme cajou. Cette pomme se mange crue, mais on en fait aussi des compotes ou salades de fruits. Elles sont surtout récoltées pour en récupérer le jus qui va donner du vin de cajou, dont les Sénégalais raffolent et même de l’eau de vie, (comme avec nos pommes).



Cependant, ce sont les noix que
l’on récupère. La plupart de celles-ci sont exportées pour être conditionnées. Quelques-unes sont gardées et préparées par les paysans pour la vente locale. A Oussouye, ville de basse Casamance, une association assure son propre conditionnement. C’est un travail minutieux. Joseph, le responsable, nous a expliqué les différentes étapes. Il faut d’abord ramasser les fruits tombés, séparer la noix de la pomme. On place les noix dans une espèce de cocotte pendant une heure afin que la vapeur ramollisse les coques et détache les fruits à l’intérieur. On fait sécher les noix pendant 4 ou 5 heures (plusieurs jours pendant la saison des pluies) et avec une machine on casse la coque en deux pour récupérer l’amande, sans l’abîmer. Les coques, qui contiennent de l’huile, sont un excellent combustible qu’on
utilise pour faire chauffer l’eau. On place les amandes dans un four pour les faire griller pendant une vingtaine de minutes. Une dernière vérification pour ôter les pellicules qui resteraient (comme celles qui enveloppent les arachides) et on les conditionne pour les vendre.




Le palmier à huile

Autres arbres présents en Casamance, les palmiers à huile. Les habitants y récoltent leur vin de palme. Ils grimpent pieds nus le long du tronc, pouvant atteindre une dizaine de mètres, maintenus par une ceinture faite avec les feuilles du palmier. Ils placent en haut du tronc une bouteille ou une calebasse et font une saignée. La sève récoltée constituera le vin de palme qui deviendra de plus en plus fort et âpre si la durée de conservation dans des jerricanes en plastique perdure.

Ces palmiers donnent des fruits en grappe : les noix de palme qui contiennent une amande. Celles-ci sont écrasées pour faire de l’huile de palme qui parfume de nombreux plats locaux.



























Le bananier


Dans la région de Goudomp, les bananiers poussent assez facilement. Il leur faut de la chaleur et de l’eau. Le bananier est un petit arbuste qui porte un seul régime de bananes, pesant une quinzaine de kilos. Il faut souvent les étayer en fin de maturation. Une fois le régime cueilli, on coupe l’arbuste et du pied en part un autre qui donnera des bananes 9 mois plus tard et ainsi de suite. On peut donc manger des bananes toute l’année. De nombreuses concessions ont un ou plusieurs bananiers et les femmes se font un peu d’argent en vendant leurs bananes sur le marché ou à domicile.
Dans la région, on trouve quelques bananeraies de plusieurs hectares qui sont exploitées par des coopérateurs. Chaque paysan est responsable de sa parcelle. Les bananiers sont plantés par quatre, à chaque coin d’un carré. Pour les arroser, on creuse des forages profonds qui permettent d’alimenter soit des gouttes à gouttes au pied de chacun, soit des canaux bénéficiant de différents systèmes de fermetures et de déviations pour permettre à chaque parcelle d’être arrosée. Les bananeraies ont en général leurs clients attitrés qui sont livrés chaque semaine. Beaucoup partent en Guinée. Pour les paysans qui bénéficient du système, c’est une source de revenus appréciable et régulière. Bien sûr, on n’a rien sans mal et cela demande un travail exigeant et régulier.