lundi 29 mars 2010

Indépendance

Le Sénégal fête cette année le cinquantenaire de son Indépendance, comme plusieurs pays africains. C’est l’occasion pour ce jeune pays de faire un rappel historique de son passé, en ce qui concerne en particulier la période de l’esclavage et celle du colonialisme. C’est l’occasion aussi de faire le bilan de ces 50 ans. De nombreuses festivités se déroulent à cette occasion dans tout le pays. Les Sénégalais aiment les fêtes. C’est vrai que les occasions de s’amuser ou de sortir dans notre région de Casamance ne sont pas nombreuses. A Goudomp, les premières festivités ont eu lieu le samedi 20 mars, pour lancer cet anniversaire. La fête nationale a lieu le 4 avril, jour anniversaire de l’Indépendance. J’ai assisté à cette première fête et vous donne mon sentiment. Plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées au stade municipal. Toutes les autorités s’y trouvaient : préfet, sous-préfets, maires, présidents de communautés rurales, chefs de villages, représentants religieux, responsables des différents services, ONG ou écoles. Le maire de Goudomp a accueilli tous ses hôtes et le préfet a rappelé l’histoire de cette Indépendance et insisté surtout sur l’avenir de son pays pour que chacun relève le défi du développement, dans un esprit de paix. Puis, pour expliquer un peu l’histoire de cette indépendance, 2 personnes, sous forme de dialogues ont rappelé les principales étapes de manière très décontractée et humoristique. De cette première partie, je retiendrai l’émotion qui s’en est dégagée. Ils sont fiers de cette liberté retrouvée et ont envie de parvenir à se sortir des difficultés. Plusieurs anciens m’ont parlé de ce qu’ils avaient ressenti, il y a 50 ans, quand on a hissé pour la première fois leur propre drapeau, symbole de leur liberté retrouvée. Ils entretiennent cette flamme chez les jeunes en levant chaque matin les couleurs avant l’entrée en classe. Ces mêmes personnes m’ont affirmé qu’ils ne savaient pas ce que ça voulait dire Indépendance et qu’ils n’ont pas vu de changement dans leur vie quotidienne, mais que ce mot « LIBERTE » a pris tout un sens pour eux. Quand je vois tous les élèves, le regard tourné vers le drapeau qui s’élève, je comprends ce que les anciens leur ont transmis et que pour eux aussi c’est un symbole de liberté.
La deuxième partie était animée par un défilé des différentes écoles de Goudomp, des primaires aux lycéens, défilé un peu militaire, mais dans une discipline et un sérieux exemplaires, suivi des différents clubs sportifs, avec démonstrations d’arts martiaux en particulier avec le plus jeune participant âgé de 4 ans et demi. Enfin les groupes ethniques ou les représentants des différents villages avec leurs danses traditionnelles. On sentait à travers ces manifestations, une joie réelle et surtout une spontanéité parfois absente de nos spectacles en France trop « rôdés ». C’est impressionnant de voir toute cette jeunesse rassemblée et vibrant au moindre rythme. D’ailleurs l’image première qui me vient quand je parle du Sénégal, c’est toute cette jeunesse. Il suffit de se rendre sur la route principale d’un village avant la rentrée des classes pour voir ces grappes de jeunes qui « envahissent » la chaussée, et le mot ne me semble pas abusif.
Alors un souhait : que tous puissent avoir accès aux droits élémentaires auxquels ils peuvent prétendre : la nourriture, la santé, l’enseignement et le travail. Alors le mot liberté aura tout son sens pour chacun. Mais soyons conscients : les pays riches doivent s’engager à côté de ces pays et respecter leur engagement.














mardi 9 mars 2010

Quelques nouvelles des écoles


Quelques nouvelles des écoles. D’abord, il faut que je vous dise que le père Noël existe. En effet, le élève de CM, CE2 et CP était doté d’un livre de math et de lecture. Première fois que les maîtres voyaient cela, même eux étaient fous de joie. Je suis allé aussitôt les chercher. Quand je sui arrivé sur la cour de récréation, les enfants se sont précipités et ça a été une véritable clameur. Je pense que ça va aider les plus grands au moins à lire. A la première séance de lecture en CE2, les élèves ne savaient pas par où l’on commençait la lecture, et lorsqu’on a eu fini la page de gauche par où il fallait continuer ! Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils avaient un livre entre les mains ! On a du mal à imaginer ! Merci Père Noël ! Comme quoi, il faut toujours y croire. J’espère que ces livres les aideront à mieux comprendre le français.

En effet, Il y a vraiment un taux d’échec important. Le principal problème étant celui de la langue. Pour vous donner un exemple, j’étais en cours de soutien avec des CE2, qui ne comprenaient pas le mot charbon, alors qu’ils en utilisent pour faire cuire leurs aliments sur des fourneaux. Un des enfants l’a traduit dans le dialecte de son ethnie, le Peuhl, puis l’autre en Mandingue, un troisième en Wolof, un autre en Mancagne, puis en Balante, pour terminer en Sérère, sachant que les ethnies ne se comprennent pas toujours entre elles. Ces différents dialectes ne facilitent pas l’apprentissage de la langue. Il m’est arrivé de réprimander un élève et j’ai demandé à un enseignant de traduire. Il n’a pas pu et a lui-même demandé à un élève plus grand de la même ethnie de le faire. Au moins le français permet de se comprendre, encore faut-il bien le parler !