Après 12 heures dignes d’un véritable parcours du combattant, nous voici arrivés à Simbandi.
Nous sommes partis à 4 h, samedi matin, en 4/4 Toyota. Nous avons pris un peu d’ «autoroute » pour sortir de Dakar. Même à cette heure, il y a des gens qui attendent le car ou qui font du stop pour aller au travail, car ils vivent parfois loin de leur lieu de travail. Il faut donc faire très attention aux gens qui peuvent traverser ou marcher sur les côtés, sans compter les chevaux qui tirent les charrettes ou les véhicules qui ne sont pas éclairés.
Ca, c’est sur autoroute, alors je vous laisse imaginer sur la route !
Nous pouvons parcourir des km sur des routes en bon état, puis d’un seul coup, il y a une portion remplie de trous, quand je parle de trous, imaginer les ornières des chemins de ferme quand il a plu ! Alors commence un véritable slalom pour éviter les plus gros. Parfois, la route est remplacée par une piste en latérite (terre rougeâtre), là c’est pire !
Je vous invite à regarder la carte du Sénégal. La Casamance est au Sud. La Gambie, pays colonisé par les Anglais, coupe pratiquement le pays en 2 et il faut la traverser pour rejoindre cette région. Les formalités administratives commencent : passeports et autorisation à donner aux douaniers sénégalais, 100m plus loin même chose pour la douane gambienne et là en plus il faut payer. Alors nous entamons la traversée de la Gambie sur un chemin de terre, dans un état pire que le précédent. La Gambie doit son nom au fleuve Gambie qu’il faut traverser par bac. C’est l’attente dans une boue indescriptible, de sorte que nous n’avons pas osé descendre. Par contre cela n’empêche pas les gens de continuer leur commerce, et de se rendre de voiture en voiture pour proposer toutes sortes de choses : nourriture, boisson, cigarettes, habilement, vaisselle, lampes…. On peut trouver presque tout ! Une fois le fleuve traversé, on retrouve la même ambiance de l’autre côté et une piste encore plus endommagée. Or c’est le seul accès à ce pays !
Une fois rentrés, il faut bien sortir de ce pays. On recommence donc les mêmes formalités qu’à l’entrée et on paie de nouveau pour sortir de la Gambie.
Alors c’est l’entrée en Casamance, le poumon vert du Sénégal. Par contre les routes sont encore moins bonnes que la première partie. Nous passons des espèces de gué, dans lesquels je ne me serais jamais aventuré !
Après 12 heures de rodéo, notre périple prend fin et nous arrivons à Simbandi, au milieu de la verdure, du riz en particulier que les femmes replantent et des chants des oiseaux. Nous avons les fessiers en compote et surtout le dos complètement brisé. Mais il serait injuste de se plaindre car nous avions une voiture adaptée et confortable. Alors, imaginez ceux qui ont de simples véhicules, en triste état souvent et toujours surchargés. Il n‘est pas étonnant que nous ayons rencontrés sur le trajet de nombreux véhicules en panne ou crevés. En tout cas, cette traversée est une véritable galère. Et heureusement, nous n’avons attendu nulle part, même pour passer le bac, nous n’avons eu aucune difficulté administrative et il faisait beau. Qu’aurait-ce été sinon ? !