dimanche 24 janvier 2010

Ô temps suspend ton vol ! Le rapport au temps au Sénégal :


Le vendredi 22 janvier, j’étais invité à la cérémonie de lancement des classes d’alphabétisation en langue balante pour les femmes. Les Balantes sont une ethnie minoritaire et concentrée surtout sur la région de Simbandi. Ils ont un dialecte qui se nomme le Balante. Les textes de messes sont traduits en Balante, ainsi que le sermon et les informations de fin de cérémonie. Beaucoup de femmes en particulier n’ont pas été scolarisées et de ce fait ne parlent pas français, comme beaucoup d’hommes. Une association pour la promotion des femmes a lancé ce projet d’alphabétisation auprès de femmes pour leur apprendre à écrire leur langue. Une quarantaine de femmes suivent ces cours dans l’une des classes de l’école de Simbandi et c’est à ce titre que j’étais invité. Quand il y a une telle cérémonie, les autorités sont invitées (président de communauté rurale, chefs religieux, différents présidents d’associations, etc.) Si on ne peut y assister, il faut se faire représenter. Après l’accueil ce sont les allocutions et enfin on mange à l’africaine (bien que partageant le même plat, de plus en plus de gens prennent une cuillère, c’est plus hygiénique).

Voici donc l’horaire qui était porté sur la convocation :

9h-12h accueil des invités 12h-14h allocutions 14h-15h pause et repas 15h-16h suite des allocutions

Maintenant voici le déroulement effectif de cet après-midi :

La cérémonie se déroulait sur la cour de l’école, à l’ombre des grands arbres.

Les tables, les sièges et la sono sont arrivés sur la cour à 11h45. Le président m’a demandé si on pouvait libérer les élèves à 12h30 au lieu de 13h pour commencer la cérémonie. On a donc procédé à la descente du drapeau, j’ai rangé un peu et ai rejoint les gens présents (une vingtaine). La musique à fond empêchait de discuter avec son voisin. Voyant que rien ne bougeait, j’ai rejoint ma chambre de laquelle j’entendais la sono à 13h30, surtout que c’était un vendredi et que ce jour les Musulmans se retrouvent à la mosquée pour la prière. Il fallait attendre ceux qui participent à cet office. A 14h15, le président est venu me dire qu’il y avait un peu de retard et qu’il viendrait me chercher, ce qu’il a fait à …… 15h45. Les allocutions ont commencé à 16h pour se terminer à 17h. Heureusement, il y en a eu moins que prévu, et on a « déjeuné » à 17h15. Les horaires sont très élastiques et beaucoup de temps est perdu. Souvent chacun se dit que la réunion ou la cérémonie ne va commencer que dans 1 ou 2 heures et c’est une chaîne sans fin. En moyenne, il y a toujours 90 mn de retard et parfois, il faut rappeler ce qui a été dit au début, sans compter ceux qui partent avant la fin. Tenir une réunion dans des conditions correctes est plutôt difficile. Un moyen de garder les gens jusqu’au bout est d’offrir le déjeuner à la fin. Bien sûr, les plus malins arrivent peu de temps avant qu’il ne soit servi. Cela heurte nos mentalités d’occidentaux qui concèdent parfois le quart d’heure, dit « angevin » dans notre région. Je pense quand même que ce problème d’organisation devra être résolu car un temps précieux est perdu, déjà certains responsables en ont conscience et essaie d’y remédier.

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